ECOLOGIE DU CARCASSONNAIS, DES CORBIERES ET DU LITTORAL AUDOIS Agréée
au titre des articles L. 121-8 et L.
160-1 du Code de l'urbanisme et au titre de l'article 40 de la loi du 16 juillet
1976 | |||||||||||||||
Intervention de Maryse Arditi pour ECCLA au sujet du Plan Départemental de Prévention et de Gestion des Déchets Non Dangereux (PDPGDND 11)
au coderst Il faut d'abord se
féliciter de voir enfin arriver un nouveau plan départemental sur
les déchets car, en fin de compte, celui qui est actuellement valable
date de 1994. Beaucoup de choses ont changé depuis cette époque, les
lois Grenelle et, en particulier, une insistance très forte sur la
priorité à donner à la prévention des déchets. 1/ Ainsi, avec l'aide
de l'ADEME, plus d'un département sur 2 avait déjà engagé un programme
départemental de prévention des déchets en 2012 et, depuis, les aides
ont été fortement réduites pour ce type d'actions. L'Aude n'en fait
pas partie. Trop tard, maintenant ! De même, les ¾ des
départements de l'hexagone ont plus de 50% de leur population couverte
par des plans locaux de prévention des déchets. Nous sommes dans le
quart restant et largement en dessous de 30% (en fait 22%) puisque
seul Carcassonne a lancé un tel plan local. On ne peut donc que
se féliciter que le PDPGDND 11 prévoit que toutes les intercommunalités
devront se doter d'un tel plan. Mais là encore dommage que ce soit
si tardif car les aides vont être bien moins importantes. La logique de l'ADEME
est d'aider ceux qui commencent de façon volontaire et qui vont tester
les possibilités d'action et leur efficacité. Les autres, qui bénéficieront
du retour d'expérience des premiers, sont beaucoup moins aidés. 2/ Cette remarque
en appelle une autre. Le document de synthèse est très bien fait.
Il montre hélas que l'Aude accuse un retour par rapport à la moyenne
nationale sur presque tous les plans : plus de déchets par habitant
(pondéré pour tenir compte des touristes), plus d'ordures résiduelles
par habitant, moins de collectes sélectives... A plusieurs reprises
dans l'exposé introductif, il a été signalé que ce plan allait plus
loin que les objectifs du Grenelle en pourcentage de réduction. Cela
paraît évidemment indispensable puisque l'Aude part d'une situation
plus mauvaise que la moyenne nationale, il faut donc au moins tenter
de rattraper un peu du retard. Mais, malgré tout, pour prendre un
exemple, c'est à la fin du plan, en 2026, que 75% des emballages seront
recyclés dans l'Aude. Pour le niveau national, ces 75% de recyclage
des emballages doivent être atteints en 2015 !!! 3/ Un point positif
à signaler dans l'existant, c'est le réseau dense de déchèteries.
Il reste cependant à améliorer leur fonctionnement en formant mieux
les salariés qui y travaillent. 4/ Il reste un vrai
point noir. Les ambitions en matière de fermentescibles sont inacceptables.
En effet, depuis le 1er janvier 2012, tous les producteurs qui produisent
plus de 120 tonnes par an de biodéchets sont tenus de mettre en place
une filière de traitement dédiée facilitant le retour à la terre.
Mais, au 1er janvier 2016, c'est-à dire demain, le seuil tombe à 10
tonnes par an. Toutes les restaurations collectives, voire tous les
restaurants un peu importants sont concernés. Il est alors parfaitement
incompréhensible que le PDPGDND 11 prévoit que les deux installations
d'enfouissement des déchets fonctionnent en mode bioréacteur, ce qui
suppose qu'on va continuer pendant des dizaines d'années à apporter
les déchets fermentescibles pour y être enfouis afin que leur fermentation
produisent du gaz. Il y a là une incohérence
fondamentale. A partir du moment où des filières seront mises en place
pour les gros et les moyens producteurs, ECCLA demande que les ménages
puissent faire un tri des fermentescibles, que ceux-ci soient collectés
séparément afin qu'ils rejoignent les filières de traitement existantes,
ce qui permettra de mieux les rentabiliser. Pour cette raison
essentielle ECCLA ne votera pas ce plan. Mais il reste une dernière
raison. 5/ Le plan prévoit
que le Carcassonnais pourra continuer à exporter ces déchets vers
Toulouse tandis que le Narbonnais pourra continuer à importer des
déchets de l'Hérault. Pour une association de protection de l'environnement,
il est assez difficile d'expliquer à la population qu'elle doit faire
de gros efforts pour trier ces déchets, mais que dans le même temps,
« le trou de Lambert » se comblera toujours aussi vite car
plus les narbonnais trieront et diminueront leurs apports résiduels,
plus l'exploitant du centre d'enfouissement importera des déchets
de l'Hérault. Voila une seconde
raison pour laquelle ECCLA ne votera pas ce plan départemental. |
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